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PRèS D'CHEZ VOUS/--



Communiqué - Aux Autorités Montpelliéraines,

Qui ont su ce Mardi-Gras 8 Février 2005 faire la démonstration de leur force et de leur capacité à sécuriser le centre-ville ou plutôt le centre-commercial de Montpellier, baptisé depuis peu « Grand Coeur ».
Un nom qui n’a pas à rougir face à la grande distribution et ses : Trifontaine, Plein Sud, ou encore Grand Littoral.
Jamais, en effet, on n’avait vu un tel déploiement de Gendarmes Mobiles pour intimider les Carnavaliers.
De mémoire de Montpelliérains, la dernière fois c’était en décembre 95 lors des émeutes contre le Plan Juppé.
Rappelons au passage que la Gendarmerie Mobile est une force militaire entraînée et spécialisée dans la régulation des mouvements contestataires sur le territoire national.
A n’en plus douter le Carnaval est devenu dans les faits un mouvement contestataire et inquiétant. C’est plutôt flatteur en ces temps de soumission et de somnolence !
Vous le reconnaissez bien malgré vous !
L’an passé déjà, vous aviez pensé, en arrêtant et condamnant quelques innocents, que la peur calmerait les ardeurs de ceux que vous appelez, désormais, les Gueux.
Mais rien n’y fait.
Ce soir-là, et ce depuis 10 ans, vous perdez le contrôle de
la rue, ainsi que vos employeurs, pardon, vos amis : élus
et commerçants.
On a vu défiler, cette année, des enfants, des parents, des étudiants, des feignants, des rentre-dedans et pas de marchands.
Rien que des habitants !
2000 selon vos sources, et elles sont nombreuses à en compter vos civils amateurs de samba.
5000 et plus selon l’évidence du déferlement de la population dans les artères du « Grand-Coeur » de pierre, de verre et de grilles en fer.
Imaginez-vous ce que serait le Carnaval Permanent ?
Est-ce pour pallier à votre impuissance de cette nuit-là que 2 jours plus tard vos uniformes arrêtaient 3 dangereux terroristes lycéens qui avaient, en réunion, littéralement saccagé la voie publique en y jetant un œuf ?
N’y voyez pas un sarcasme, il est évident que votre bon sens de la prévention est exemplaire car c’est bien connu :
Qui jette un œuf, jette un bœuf !
Après c’est l’escalade, et qui sait, peut-être qu’un jour, dans les rues de Montpellier on verra des boeufs voler !

Pour un Carnaval Permanent, Montpelliérains Dissidents.



Manifestive Agitée

Lyon, le 30 avril, « manifestive contre toutes les frontières » : au rythme des camions sono, le cortège, déguisé pour une bonne part, déambule dans les rues et aboutit place des Terreaux.
Là, des BAC tentent des interpellations musclées sur des individus visiblement ciblés. Mais le cortège se révèle, ô surprise !, plutôt solidaire, et les flics, en civil et sans brassard, échouent à extraire leurs cibles. Un échange de tirs de grenades lacrymo et de jets de canettes s’ensuivit. De dépit, sans doute, ils attrapèrent une manifestante qui venait de s’interposer. Après lui avoir administré un coup de tazer (arme envoyant de fortes décharges électriques) et qu’elle se fut retrouvée au sol, ils la rouèrent de coups de pieds. Puis l’embarquèrent.
Un peu plus tard, à Saint-Paul , alors que la manif commençait à se disperser et que quelques cannettes volaient, la police chargea. Cinq personnes furent alors interpellées.
Après une fin de week-end en garde à vue, les 6 personnes, au total, se virent proposées de passer en comparution immédiate. La première (qui avait tâté du tazer) était accusée d’avoir blessé quatre flics et essayé de se saisir de l’arme de l’un d’entre eux ; les cinq autres, d’avoir jeté des canettes sur les flics et d’en avoir blessés quatre. Classique. Tous refusèrent la comparution immédiate. Quatre furent placés en préventive jusqu’aux procès les 25 et 26 mai, et les deux autres sous contrôle judiciaire (avec pointage dans leurs arrondissements respectifs).
Les jours des procès, ils étaient jugés séparément. Trois des prévenus déjà détenus prirent un, deux et quatre mois fermes, sans compter amendes, sursis, dommages pour les flics et liberté conditionnée par un contrôle social à la sortie. La fille fut libérée après un mois de préventive, mais son procès fut reporté au 6 juillet, en même temps que celui des deux qui comparaissaient libres.
Le 6 Juillet, tous trois furent relaxés.
La justice, c’est un peu comme le loto, les considérations de classe en plus.
Mais des fois l’Etat relance des dés trop défavorables : les policiers et le procureur ont fait appel, le nouveau procès se déroulera probablement cette automne.


 

Rennes, dans le tiercé de tête des villes où il fait bon vivre.

Mai-juin 2004 : contrôle systématique en centre-ville des «marginaux» et de leurs iench, avec mise en fourrière de certains (des iench), libérables contre une caution d’environ 100 euros. Solidarités et premiers regroupements face aux pue-la-pisse en uniforme.
De septembre 2004 à avril 2005 : couvre-feu tous les jeudis à 2h30 dans le centre-ville (où une masse de gueu-ses-x et moins geu-x-ses s’agglutine pour discutailler et picolailler), renfort de keufs venus d’autres villes, « Lille en force » avec son canon à eau, gazages et matraquages à la volée de la plèbe étudiante (se croyant protégée par son statut de futur cadre de la société policière), et autres nuisances nocturnes. Echauffourées hebdomadaires glissant vers la confrontation, puis vers l’émeute, le samedi 6 décembre, où 20 keufs ont craché leur bile sur le pavé...
Face à l’échec de la répression préfectorale, la mairie s’est chargée de pacifier la fête avec la création d’un espace clos et contrôlé pour parquer les jeunes, proposant des activités ô combien festives et sportives : concerts de variétés et autre rap consensuel, badminton, volley-ball... Avec alcool interdit, bien évidemment. La réussite est totale (2000 à 3000 personnes!!!!), même si les irréductibles ennemiEs de l’ordre imposé continuent à se regrouper à l’extérieur. Les autorités laissent faire, malgré les plaintes des voisins, car les « troubles » s’accentuent avec le déploiement des forces adverses. La suite à la rentrée...
Best-of des arrêtés municipaux pris pour empêcher les attroupements le soir :
– interdiction de la vente d’alcool dans le périmètre du centre-ville après 20 h.
– interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique après 20 h.
– interdiction de transporter des bouteilles en verre sur soi ou dans un sac, celui-ci pouvant être fouillé.



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