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Squats, Expulsions, Actions...

Depuis quelques mois, de nombreuses expulsions ont été diligentées dans des villes parmi les plus branchées de l’Hexagone, mairies PS et politique social-bobo oblige...
La palme flicaillère revient à nos compagnons et compagnonnes lillois(es), qui ont eu à subir, le 10 juin, l’assaut simultané des troupes gallinacées dans trois lieux squattés (depuis plus de quatre et trois ans pour deux d’entre eux) du quartier de Wazemmes. N’est pas hype qui veut...

Communiqué des Squatteurs et Squatteuses de Lille

C’est avec quelques heures de digestion que nous souhaitons évoquer l’expulsion, tôt dans la matinée, de 3 squats installés de longue date dans le quartier de Wazemmes. Quelques heures afin de récupérer nos affaires, les déplacer, voir ce qu’il manque et rire jaune des débilités des keufs. Il nous paraît évident, ainsi qu’au voisinage, que ce geste arrange bien les affaires de la mairie qui, depuis quelques temps déjà, prépare l’avenir du quartier Wazemmes ainsi que des autres quartiers populaires. Le terme populaire actuellement a changé de connotations. Ce n’est plus qu’une chose vide de sens, concept attractif pour les touristes et autres bobos. Nous ne pleurons pas sur le côté socialiste de la mairie lilloise, conscients que la social-démocratie n’a comme objectif que de gérer la misère. Ça tombe bien, à Lille la misère est bel et bien présente, et Martine Aubry a beau déclarer que tout s’améliore, qu’elle vienne voir ce qui se passe par ici.
Notre présence dans des bâtiments délaissés met en avant les incohérences de ce système, qui spécule sur la misère, en laissant volontairement de côté une frange de la population, s’en servant ainsi pour effrayer les autres. Nous revendiquons l’action directe, n’attendant pas que l’on nous donne une réponse que l’on a l’habitude d’entendre dans les différents services sociaux. Il est bien beau de pleurer l’hiver sur la mort de SDF ! Le squat est pour nous , outre l’impératif de se loger, une possibilité de sortir de ce schéma pourri destiné aux prolétaires, un travail pourri et un logement insalubre. Le logement est un bien vital qui ne doit pas se monnayer.
Nous prenons ce coup d’éclat policier comme une volonté de porter un coup fatal aux squats.
Nouvelle tentative qui, malheureusement, ne portera pas ses fruits.
Spéculateurs, huissiers, flics, on vous emmerde !
nb : Apparemment on n'emmerde pas autant la police chez certains, nos amis les bêtes ayant été récemment appelés pour défendre un squat que le proprio voulait expulser avec l'aide
de vigiles... tout se perd ! ACAB ? ouais , quand ça arrange !

Expulsion de l’Ekluserie

Le 24 février, à 8h30, expulsion, suivie de la destruction de l’Ekluserie, lieu d’habitation et d’activités ouvert depuis plus de trois ans, à Rennes. Destruction à l’arrach’ des bâtiments amiantés, aucun avis de démolition ni de mesures de précaution, chantier laissé tel quel pendant quelques mois...
Au milieu de tous ces chacals, une brebis galeuse..., un ouvrier refuse de manier le bulldozer pour détruire.
Des squatteurs et autres amis arrivent en soutien. Une trentaine de personnes bloquent l’avenue pendant quelques minutes, histoire de faire profiter les automobilistes des doux effluves de la destruction. La dispersion violente par la soldatesque nous donne quand-même le temps de prendre rencard pour l’après-midi. Une soixantaine de personnes se retrouvent place de la mairie, allument un feu pour se réchauffer et foutent un peu la merde. Un groupe entre dans la mairie et occupe les balcons, un bref moment. Quelques échauffourées, comme on dit, avec flics et pompiers terminent l’après-midi. Une soirée gravats réunit une centaine de personnes, le samedi suivant, dans une ambiance post-apocalyptique, sans intervention de flics.
Le mercredi suivant, on se retrouve dans une manif citoyenne contre les violences policières. Un feu est allumé à nouveau sur la place de la mairie, pendant que la manif fait son tour, puis que quelques personnes nous rejoignent. Avant que les sbires ne chargent, les braises sont transportées sur la place Saint-Anne, puis sur la place Hoche. Perturbés et énervés par quelques dégâts occasionnés par notre course, les flics se lancent à notre poursuite. Après cette bonne journée sportive et enjouée, nous décidons de nous disperser.
Deux personnes arrêtées ce jour-là sur la place Sainte-Anne doivent repasser en procès, suite à un appel du procureur, jugeant trop laxiste le rendu du procès en première instance.
La répression n’attisera que notre rage !

En Vrac...

Le 25 février, des actions contre les expulsions – et notamment en soutien au squat grenoblois des 400 couverts, expulsé depuis (le 2 août) –, ont eu lieu dans de nombreuses villes et, entre autres, contre le PS.
Parmi d’autres actions, voici le communiqué de Saint-Etienne : « Ce vendredi 25 février 2005, nous avons fait subir au parti socialiste un échantillon de ce qu’il inflige à de nombreuses personnes, dans le cadre de l’exercice de son pouvoir au niveau tant local que national. En effet, les membres de la permanence stéphanoise du PS ont trouvé ce matin leurs locaux (symboliquement) murés, ainsi qu’un permis de démolir sur leur façade. Cet après-midi, ils recevaient un avis d’expulsion et quelques coups de téléphone explicatifs du Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des espaces occupés par les parasites sociaux et autres nuisibles. »
A Paris, des dizaines de kilos de gravats ont été déversés dans le hall de la mairie du 12e arrondissement, et une maquette de projet fut détruite pour rappeler les expulsions et démolitions socialistes de cet hiver.
Le 2 août, les 400 couverts, ainsi que la Kanaille, autre squat grenoblois, ont été expulsés. L'expulsion simultanée des deux lieux a eu lieu dans l'après-midi, coordonnant flics et pompiers, ces derniers ayant été charghés de déloger les squatteur/euses des toits. L'expulsion groupée de plusieurs lieux, comme cela s'est produit à Lille, est-elle une nouvelle technique du pouvoir ?

Les gendarmes à La Valette

Alors que les joyeux occupants de la Vieille Valette continuent à ramer en tout sens pour que vive l'expérience d'une autre réalité, les services répressifs de l'Etat ont cru bon de se manifester avec étalage et débauche de moyens. Ainsi le 1er juin 2005, ils ont longtemps survolé la vallée en hélico, avant de revenir 48 heures plus tard, de traquer tout le monde et de déployer leurs troupes au sol. Uniformes et civils purent à leur guise courir dans les maisons et contrôler les habitants du moment, avant de se retirer 20 minutes plus tard sans jamais avoir été très clair quant au motif d'une telle visite. Bien que cela ne semble rien présager de bon pour eux, les occupants de la Vieille Valette, exclus volontaires d'un monde qu'ils exècrent, réaffirme à qui voudra les écouter que rien ne saurait entamer leur détermination de voir et de vivre à chaque instant le résultat de la somme de leurs désirs.

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